LES VALOIS
HENRI II, CHEF DE GUERRE
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LA COLLABORATION FRANCO-OTTOMANE Aussitôt monté sur le trône, Henri II envoie un ambassadeur à Soliman le Magnifique pour lui signifier son intention de maintenir l'alliance conclue par François 1er contre Charles Quint. Comme son père, il ne se laisse pas impressionner par ceux qui l'accusent de trahir la Chrétienté. Quant en 1551, il reprend la guerre contre l'Empire sur le front italien, le roi fait appel au sultan. Dès qu'il prend la succession de François
1er, mort le 31 mars 1547, Henri II envoie le baron de Fumel et le sieur de
Lucson annoncer son avènement à Soliman le Magnifique. Les deux
gentilshommes ont pour mission d'expliquer au sultan combien le roi de France
est désireux de développer l'amitié entre son royaume et
la Sublime Porte. Il n'y a toutefois pas d'urgence à réactiver
l'alliance militaire contre Charles Quint. La priorité pour Henri II,
en matière de politique étrangère, est de régler
le contentieux avec l'Angleterre. De son côté, Soliman se consacre
aux affaires de Perse. Au cours de l'été 1551, Henri II reprend
la guerre en Italie, contre le pape Jules III et Charles Quint. Comme avant
lui son père, il fait appel à la puissante flotte ottomane. La
France a fait un effort considérable pour développer sa marine
de guerre : entre 1547 et 1550, elle a investi un million de livres tournois
et fait mettre en chantier vingt six galères à Marseille et à
Toulon. Elle peut aligner cinquante bâtiments en Méditerranée,
autant qu'en Manche et dans l'Atlantique, et le système d'inscription
maritime permet de disposer à tout moment d'équipages compétents.
La flotte royale n'en demeure pas moins modeste en regard de l'armada ottomane.
Celle-ci n'a nullement été affaiblie par la mort, en mai 1546,
du célèbre Barberousse, à qui ont succédé
des capitaines de la même trempe. Dès le 4 juillet 1552, Sinan Pacha,
le successeur de Barberousse, croise en Méditerranée occidentale.
Son escadre est accompagnée des deux galères françaises
commandées par Gabriel d'Aramon. Le Grand Amiral incendie Reggio de Calabre,
puis Policastro et atteint la baie de Naples où il manque sa jonction
avec la flotte du baron de La Garde. Ce dernier l'attend depuis juillet, avec
vingt quatre galères et deux frégates, au large de la Corse, où il
croit que le rendez vous est fixé. Ce n'est pas le Français, mais
le Génois Andréa Doria, à la tête des forces ennemies,
que Sinan Pacha va rencontrer le 5 août 1552. Page MAJ ou créée le |