LES VALOIS
HENRI II, CHEF DE GUERRE |
LE DUC DE GUISE REPREND CALAIS AUX ANGLAIS La reprise de Calais, tombée aux mains des Anglais en 1337 dès le début de la guerre de Cent Ans, est un exploit que tous les souverains français, depuis Philippe VI de Valois, ont rêvé d'accomplir. Il faut pourtant attendre 1558, et plus de deux siècles après la perte de la cité, pour que le duc de Guise enlève enfin cette place réputée imprenable, et que l'Angleterre perde sa dernière base d'opérations en France. L'affaire paraît délicate à mener
et nécessite la plus extrême discrétion afin de ne pas attirer la suspicion
des Anglais. Pour ce faire, le duc François de Guise, lieutenant général des
armées, imagine une stratégie d'encerclement terrestre et maritime qui débute
par des manoeuvres d'intoxication. Calais est pourtant bel et bien
isolée. Mais il faut à présent l'investir. Les troupes de Nevers, parties
tromper l'ennemi en Champagne, ont en fait rejoint Amiens et opèrent leur
jonction avec l'armée de Guise, le 29 décembre. A l'aube de la nouvelle
année, les remparts de Calais sont en vue. C'est pour tous un heureux présage.
La place n'est cependant pas encore tombée dans l'escarcelle d'Henri II. Elle
est ceinte de larges remparts renforcés de bastions. Qui plus est, elle est
isolée de la terre par un fossé inondé que seule une chaussée à découvert
protégée par deux fortins permet de traverser. Au matin du 3 janvier, le duc
de Guise fait donner l'artillerie. Les forts sont alors désertés
précipitamment par une garnison anglaise prise au dépourvu. Les premières
anéanties, l'armée française doit à présent trouver un gué pour
s'approcher au plus près de la citadelle. Le 4 janvier, c'est chose faite et
les arquebusiers profitent de la marée basse pour se poster au pied des
remparts. Guise donne l'ordre de canonner la porte principale qui explose
littéralement. Mais pour investir la place, les Français doivent assécher
encore le fossé qui isole la citadelle. Sous la protection des arquebusiers,
les sapeurs creusent la digue de terre et détournent l'eau du fossé vers la
Manche. Le 5 janvier, après cinq jours d'efforts et de préparatifs intensifs,
l'assaut final est donné. Le 7 janvier, une délégation vient
implorer la clémence du duc de Guise. S'il a gagné son audacieux pari, il ne
souhaite en rien obscurcir sa victoire par un inutile massacre. Il veut
cependant prévenir une éventuelle riposte anglaise, et se ménage quelque
monnaie d'échange en gardant une cinquantaine d'otages, dont le gouverneur
Wentworth. Mais les dix huit navires qui pointent devant Calais, le 9 janvier, hissent
immédiatement les voiles pour l'Angleterre sans tenter la moindre action. Page MAJ ou créée le |