LES VALOIS
HENRI II, CHEF DE GUERRE |
LA TREVE DE VAUCELLES L'Empire et le royaume de France sont épuisés par la guerre incessante qui les oppose. Si bien qu'un désir de paix naît, en particulier du côté de Charles Quint, qui se prépare à abdiquer prochainement et à léguer son empire à son fils, le roi Philippe II d'Espagne. Henri II saura profiter de ce désir puissant pour arracher à son vieil ennemi une suspension des hostilités favorable à la France, en signant la trêve de Vaucelles, le 15 février 1556. Dès 1554, alors que conflit entre l'Empire et le royaume de France fait rage, le pape Jules II s'entremet pour qu'une paix soit signée. Dans un mémoire, Charles Quint formule toutes ses exigences. Il demande à Henri II de renoncer définitivement à ses "prétendus droits" sur Naples et Milan, de restituer la Savoie et le Piémont à la dynastie légitime de son allié le duc Emmanuel Philibert de Savoie, d'évacuer Sienne, d'abandoner les Trois Evêchés de Metz, Toul et Verdun, ainsi que ses conquêtes du Luxembourg; et enfin de rompre toute alliance avec les Farnèse. Tout cela est évidemment inacceptable pour le Valois, qui, lors d'un discours prononcé le 29 mars à Fontainebleau, refuse que lui soient "récapitulées les exigences impériales". Cependant, des difficultés rencontrées en Toscane l'incitent à ne pas fermer la porte aux négociations de paix, d'autant plus que la reine d'Angleterre Marie Tudor, épouse du roi Philippe II d'Espagne, y va elle aussi de sa médiation; car elle a besoin d'une réconciliation avec la France pour mener sa politique de restauration du catholicisme et ramener la paix civile à l'intérieur de son royaume. Une première conférence qui s'ouvre en mai
1555 à Marcq (aujourd'hui Marck), près de Calais, traite la question
de l'échange et du rachat des prisonniers. Bien que le connétable
Anne de Montmorency soit particulièrement concerné, car son fils
et nombre de ses parents sont retenus par l'adversaire, les pourparlers achoppent
sur le problème de la restitution des territoires. On se sépare
sans avoir rien décidé. La situation est temporairement favorable
aux Français : Charles de Brissac vient de remporter de beaux succès
en Italie, d'autant plus appréciables que le nouveau pape Paul IV est
un Napolitain excédé par l'occupation espagnole et farouchement
pro-français. Au grand dam du connétable, Henri II se reprend
à rêver batailles et victoires dans la Péninsule. Les Français se font insistants car ils savent
que l'Empereur veut la paix avant tout, pour pouvoir abdiquer tranquillement
et laisser une situation claire à son héritier. Le Habsbourg n'est
donc pas en mesure d'imposer ses exigences et ordonne à ses plénipotentiaires
d'accepter l'offre de Coligny. Page MAJ ou créée le |