LES VALOIS
HENRI II, CHEF DE GUERRE |
HENRI II S'EMPARE DES TROIS EVECHES Depuis 1519, les Valois et les Habsbourg sont engagés dans une lutte sans merci. Charles Quint, roi d'Espagne et Empereur germanique, tient la France dans un étau. Poursuivant la politique de son père François 1er, Henri Il entend bien briser cet encerclement. Le 12 février 1552, au parlement de Paris, le roi déclare solennellement la guerre à l'Empereur. Henri Il n'a qu'un seul véritable
ennemi : l'empereur Charles Quint. Pour mener à bien
sa lutte contre l'hégémonie espagnole, le roi de France resserre
l'alliance avec le Turc Soliman le Magnifique et avec les princes allemands
protestants, qui dénoncent la politique religieuse de l'Empereur. En échange
de ses subsides, Henri Il a négocié la remise à la France des
Trois-Évêchés, Metz, Toul
et Verdun. Le souverain souhaite, par cette occupation, réaliser un ancien
dessein : empêcher à jamais la reconstitution de l'ancienne Lotharingie. Le 15
janvier 1552, un traité d'alliance est signé à Chambord, entre la France et
Maurice de Saxe. Le 2 avril, franchissant la Meuse, les Français s'approchent de la Moselle et de Toul. La ville, dont le corps municipal est rongé par les intrigues, ne résiste pas. Les clefs sont remises à Montmorency, le 5 avril. Remontant vers le nord, celui-ci se porte ensuite vers Metz, cité impériale et épiscopale. il demande au conseil local le passage pour les armées du roi et les Messins acceptent que l'infanterie pénètre en leurs murs. Mais 1e nombre d'hommes en armes est tel que les notables préfèrent remettre les clefs de la ville sans résister plus avant. Le 10 avril, Metz est tombée. Henri Il prend ensuite possession de Toul, le 13 avril. Des garnisons occupent les places fortes du duché, Nancy, Pont-à-Mousson et Verdun, qui est annexée en juin. Désormais maître de la Lorraine, Henri Il rejoint Metz, le 17 avril. Pendant ces trois mois du "voyage d'Austrasie", le souverain a réussi à établir la domination française sur le duché de Lorraine. Charles Quint ne peut accepter cette occupation militaire. Les Trois-Évêchés (Metz, Toul et Verdun, domaines temporels des évêques) doivent rester à l'Empire. Henri II, qui n'ignore pas les desseins de Charles Quint, prépare sa défense durant l'été 1552. Il nomme François 1er de Lorraine, duc de Guise, gouverneur de Metz et le connétable de Montmorency pourvoyeur des places fortes. Dès septembre, on pratique la politique de la terre brûlée et on fortifie la ville. Le 10 novembre, les Impériaux mettent le siège sous les murs de la cité. Le 30 novembre, Charles Quint prend le commandement d'une armée de 50 000 hommes. Le connétable de Montmorency, à la tête de 38 000 hommes, échoue à faire lever le siège. Le roi donne alors l'ordre aux garnisons françaises de faire opposition au ravitaillement des Impériaux. Bientôt, les troupes de Charles Quint doivent affronter le pire des ennemis : la disette. Metz, quant à elle, ne dort jamais. La population entière est mobilisée, employée au comblement des brèches provoquées par les bombardements dans les remparts. Le découragement et l'épuisement gagnent les troupes impériales. Le 26 décembre, Charles Quint décide de lever le siège. Douze mille coups de canon ont été tirés pendant les quarante cinq jours du siège. La moitié des hommes sont morts. Les Français se sont battus à un contre six. Pour Henri II, cette victoire est le couronnement des succès qu'il a remportés au cours de cette année 1552. Même si l'Empereur ne reconnaît pas officiellement sa défaite, celle-ci porte les germes de sa future abdication, en 1556. L'occupation de fait des Trois-Évêchés par la France ne sera entérinée par le gouvernement impérial que lors des traités de Westphalie, en 1648. Jusqu'en 1790, et la création des départements par la Constituante, ces territoires bénéficieront d'un statut particulier. Page MAJ ou créée le |