LES VALOIS
HENRI II, CHEF DE GUERRE |
LA CAPITULATION DE SAINT QUENTIN Ce n'est que deux jours après le drame que Gaspard de Coligny, chargé de la défense de Saint Quentin assiégée, apprend que l'armée française a été laminée par les Anglo-Espagnols. Dans la ville, qui devra capituler le 27 août 1557, le découragement est total, mais l'amiral ne renonce pas au combat, même s'il paraît perdu d'avance. Coligny a fait sortir de Saint Quentin une partie des "bouches inutiles", invalides, femmes et enfants. Mais la population reste encore en nombre dans la place et est totalement découragée. De maigres renforts ont été de nouveau envoyés par le duc de Nevers (cent vingt hommes qui ont traversé les marais en marchant dans l'eau jusqu'à la ceinture) et Coligny a décidé de résister coûte que coûte. Quand il s'aperçoit que l'ennemi creuse des galeries de mines sous les remparts, il charge des techniciens d'établir des contre-mines. Bien que les travaux soient gênés par d'incessants tirs de batterie, il insiste pour qu'ils se poursuivent malgré le danger. Partout, il tente de galvaniser le moral des défenseurs. Alors que les archers anglais expédient aux habitants des messages leur enjoignant de se rendre avec la promesse qu'ils auront la vie sauve et garderont leurs biens, il réplique qu'il fera jeter tous les poltrons par-dessus les murs. La ville tient quinze jours après la défaite
de l'armée royale, ce qui est déjà un exploit vu l'ampleur
des forces adverses. Mais le 25 août, soixante pièces de grosse
artillerie ouvrent le feu. Bien que son camp soit assez éloigné
de la place, le roi Philippe II d'Espagne peut contempler l'incendie. Désormais,
l'assaut ne va pas tarder. Le 27, des capitaines se postent à chacune
des onze brèches ouvertes dans les remparts; les soldats et les habitants
se cachent. Coligny doit se rendre. Le duc Emmanuel Philibert de Savoie l'humilie
en le mêlant à la foule des prisonniers, et ce n'est qu'au bout
de trois jours qu'il pourra écrire au roi Henri II. Il a fait ce qu'il
a pu, explique-t-il, en annonçant néanmoins une bonne nouvelle
: son frère, le colonel général François d'Andelot,
a pu s'enfuir et reconstituera bientôt une armée. Après la reddition de Saint Quentin, Philippe II
accorde le droit de pillage pour les 27 et 28 août. Les soldats espagnols,
anglais, allemands et flamands se bousculent, tuent ou se livrent à des
violences sur la population, n'épargnant ni les femmes ni les enfants.
Le butin amassé est considérable : chacun s'approprie au moins
mille à deux mille ducats, et certains vont jusqu'à s'emparer
d'une fortune de douze mille ducats. Les femmes sont dépouillées
de leurs vêtements, où l'on espère "trouver" des
richesses cachées; on les oblige à avouer sous la menace de couteaux
où sont dissimulés leurs "trésors". Plusieurs
quartiers sont incendiés, et nombreux sont ceux qui brûlent avec
leur maison. Page MAJ ou créée le |