LES CAPETIENS
LOUIS VII LE JEUNE, SA VIE
Aliénor d'Aquitaine

 

ALIENOR D'AQUITAINE EPOUSE HENRY PLANTAGENET

Fin mars 1152, Aliénor d'Aquitaine quitte Beaugency où vient d'être prononcée l'annulation de son mariage avec Louis VII. Libre, la belle devient aussitôt un parti très convoité pour ses fiefs d'Aquitaine. Menacée d'enlèvement, Aliénor choisit le plus fort et le plus ambitieux de ses prétendants : Henry Plantagenêt qui, par une chance insolente, accomplira ses rêves de gloire et de grandeur.

Libérée de son mari, le roi de France, Aliénor se hâte de rentrer en sa belle ville de Poitiers. Le divorce des époux royaux est connu de tous et la duchesse d'Aquitaine est désormais un parti fort convoité par les jeunes barons du royaume. Et leur appétit parfois assorti de menaces...

Dès Blois, Aliénor est avertie que Thibaud de Champagne s'apprête à l'enlever. Malgré la nuit, elle poursuit sa route avec sa petite suite et trouve refuge à Tours. Méfiante, elle prend alors le soin d'envoyer des éclaireurs. Elle déjoue ainsi une deuxième embuscade, à Port de Piles, où l'attend Geoffroy d'Anjou, le jeune frère d'Henry Plantagenêt. Spolié de son héritage par son aîné, Geoffroy tente de forcer le destin en enlevant celle qui, apportant en dot le riche duché d'Aquitaine, redoublerait la puissance de son frère. Aliénor se sort de ce mauvais pas en passant la Vienne à gué, en aval de Port de Piles. Mais elle se sent traquée et brûle les étapes. Elle atteint enfin Poitiers, sans encombre, au début du mois d'avril. Sitôt arrivée, elle presse Henry de la rejoindre et de la prendre pour femme. Celui-ci "prit sans délai avec lui quelques compagnons et, suivant les chemins les plus courts, s'en alla réaliser ce mariage qu'il avait, déjà auparavant, si hautement désiré".
Le 18 mai 1152, Henry épouse Aliénor au cours d'une cérémonie discrète afin d'éviter toute provocation à l'égard de Louis VII. En tant que vassal du roi de France, Henry était tenu de demander le consentement de son suzerain à son mariage. Et il sait fort bien, qu'il aurait essuyé un refus...

Cette nouvelle alliance fait du Plantagenêt un adversaire (et un vassal du roi de France) encore plus riche et plus puissant. Aussi, Louis VII, qui avait pourtant envisagé la possibilité de ce mariage, décide-t-il de riposter. Il conclut une alliance avec les principaux ennemis de l'Angevin : le comte Eustache de Boulogne, prétendant comme Henry à la couronne ducale de Normandie et la couronne d'Angleterre, le comte Henri de Champagne et le jeune Geoffroy d'Anjou. La coalition lance l'offensive en juin 1152. Louis VII ouvre un front au sud-est de la Normandie, Geoffroy se charge de soulever l'Anjou contre son frère, pendant qu'Eustache de Boulogne contre l'offensive d'Henry en Angleterre. Mais au bout de trois mois, les coalisés ne sont pas parvenus à renverser le cours des évènements en leur faveur. Louis VII a bien lancé quelques escarmouches sans conséquence sur les places fortes frontalières de Normandie, mais sans jamais porter atteinte au coeur du fief de son ennemi. Geoffroy et ses partisans ont été matés en quelques semaines. Pire, la multiplicité des fronts n'a pas empêché Henry de lancer une offensive d'envergure, en janvier 1153, contre le roi Etienne en Angleterre. Les coalisés semblent paralysés par l'extraordinaire énergie du Plantagenêt.
En avril, Louis VII tente de faire diversion, à Vernon. Mais Henry n'en est pas inquiété outre mesure. D'autant, que pendant ce temps là, il est parvenu à imposer une trêve humiliante au vieux roi Etienne, avec l'appui de l'archevêque de Canterbury. Et pour comble, Eustache de Boulogne, fils d'Etienne, est fauché par la maladie au moment où il s'apprête à châtier l'ecclésiastique anglais pour sa trahison. Eustache mort, il ne fait dès lors plus aucun doute que la Couronne d'Angleterre va échoir à Henry. Impuissant, le roi Etienne assiste à la défection de la plupart de ses anciens alliés et se voit contraint de désigner le Plantagenêt comme son héritier. La malchance accable définitivement Louis VII lorsqu'il apprend qu'Aliénor vient de donner un fils à Henry et, du même coup, de déshériter ses deux filles du précieux duché d'Aquitaine.

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