LES CAPETIENS
LOUIS IX,
CHEF DE GUERRE
Louis IX contre Henry III d'Angleterre
(Février
1229 - 24 juillet 1242)
LOUIS IX, HENRY III D'ANGLETERRE ET LA BRETAGNE
(Février
1241 - Juillet 1231)
Alors qu'ils luttent contre la rébellion des grands vassaux, Louis IX et sa mère, la régente Blanche de Castille, doivent aussi se garder d'Henry III d'Angleterre. Après que le duc de Bretagne Pierre Mauclerc lui a prêté hommage, celui-ci débarque sur le continent dans le dessein de reprendre les domaines de ses ancêtres Plantagenêts. Mais, le jeune Capétien saura montrer force et autorité, inciter l'Anglais à quitter la France et le Breton à rentrer dans le rang.
Le duc de Bretagne Pierre Mauclerc a pris la tête de la rébellion féodale contre l'autorité du jeune Louis IX et de la régente Blanche de Castille. Au roy Henry III d'Angleterre, qu'il pousse à reprendre le combat pour recouvrer les domaines continentaux de feu Jean Sans Terre, il a promis de restituer la Normandie si la coalition des grands vassaux réussit à vaincre la monarchie capétienne. Pour obtenir le soutien du Plantagenêt, il va plus loin encore. Il traverse la Manche et, le 26 octobre 1228, reconnaît l'Anglais comme son suzerain en tant que duc de Normandie, dont la Bretagne dépendait jadis, et lui prête hommage. Fin décembre, il refuse de se rendre à la convocation du roi de France à Melun. Un geste qui pourrait passer pour une trahison.
Les Etats de Bretagne n'entendent pas prendre parti : attachés avant tout à leur indépendance, ils ne se sentent pas concernés par ce conflit. Convoqués à Redon, ils se désolidarisent de Pierre Mauclerc et refusent de lui accorder toute aide militaire ou pécuniaire dans la guerre qu'il mène contre le roi de France. Malgré tout, la menace est sérieuse, et Louis IX convoque l'ost royal. Pour la plupart, les barons obéissent à contrecoeur et n'envoient que des effectifs réduits. Mais, grâce au fort contingent levé par le comte Thibaud de Champagne, la campagne de janvier 1230 se solde par la reprise d'Angers, de Baugé, de Beaufort et de Bellesme. Ayant perdu ces places fortes, qui lui avaient été cédées par le roi de France en 1227, Pierre Mauclerc appelle Henry III à l'aide. Début mai 1230, le roi d'Angleterre débarque à Saint Malo, où il est reçu avec les honneurs. Après avoir fait étape à Dinan, il rejoint les troupes du comte de Bretagne à Nantes, d'où il compte lancer une grande offensive. De son côté, Louis IX s'empare de Clisson et met le siège devant Ancenis. En juin, soutenu par les notables bretons, il prononce la déchéance de Pierre Mauclerc et déclare ses vassaux libérés de leur engagement.
Après avoir pris Ancenis, Champtoceaux
et Oudun, l'armée royale est aux portes de Nantes. Louis IX pourrait facilement
conquérir la cité. Mais, il ne peut guère compter que sur ses mercenaires car,
passé le délai des quarante jours obligatoires du service de l'ost, les seigneurs
commencent à faire défection. De même, le Capétien pourrait annexer la Bretagne
au royaume de France. Mais, il se rend aux arguments du pape Grégoire IX, qui
craint que cette décision n'envenime gravement les relation franco-anglaises.
Henry
III n'est pas logé à meilleure enseigne. Suivant l'exemple du comte de la Marche,
Hugues de Lusignan, qui a conclu un accord avec la régente Blanche de Castille,
la majorité de la noblesse poitevine s'est ralliée à Louis IX. Quant aux barons
anglais, ils sont déjà nombreux à s'être détournés de l'expédition sur le continent.
Dans ces conditions, Henry III, qui est resté à Nantes sans oser combattre,
juge plus prudent de regagner l'Angleterre, où il débarque le 23 septembre.
Au
printemps 1231, après avoir mis un terme à la guerre de Champagne et à la rébellion
des grands vassaux, Louis IX a les mains libres pour passer à l'attaque en Bretagne.
Pierre Mauclerc n'a pas les forces suffisantes pour s'opposer à l'armée roale;
lâché par la plupart de ses alliés, il n'est pas non plus en mesure de résister
à la détermination du jeune Capétien. Sa situation est sans issue et il choisit
de négocier. En juillet, à Saint Aubin du Cormier, il signe une trêve de trois
ans; il s'engage à ne plus sortir de son comté sans autorisation, à livrer trois
places fortes en gage et à verser une indemnité de guerre. Le duché de Bretagne
est remis à son frère, le comte de Dreux, qui prête hommage au roi de France,
et reviendra en 1237 à son fils Jean 1er le Roux.
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