LES VALOIS
HENRI II, SA VIE
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LES SECRETS DE BEAUTE DE DIANE DE POITIERS Le personnage de Diane de Poitiers a fasciné ses contemporains. Son éternelle jeunesse a été étudiée à la loupe. Sa plastique splendide a inspiré peintres et sculpteurs. Son mythe a dessiné la silhouette symbole de la femme française. L'oeil bleu magnétique et le corps parfait, Diane la superbe n'en finit pas de séduire... Mais comment fait-elle? En ce dernier
jour de mars 1547, la question que se posent en vain toutes les dames de la Cour est plus
que jamais d'actualité. François 1er vient de mourir. Diane de Poitiers devient la très
officielle favorite du nouveau roi. Henri II a vingt huit ans, Diane quarante
huit. Ils s'aiment depuis plus
de dix ans. Celle qui à priori pouvait passer pour l'initiatrice passagère, et somme
toute coutumière, d'un prince adolescent n'a rien perdu de son pouvoir malgré le temps
qui passe, ni de sa superbe. C'est à n'y rien comprendre. La plus marrie est bien sûr
Catherine de Médicis, reine et rivale outragée. Elle bout de rage en faisant bonne
figure dans ce ménage à trois. Les mauvaises langues courtisanes murmurent même que
c'est Diane qui doit rappeler à Henri le devoir conjugal... De sa Florence natale, Catherine a ramené un goût prononcé pour l'alchimie et les poisons, les fards et les parfums... Diane, quant à elle, n'use point de poudres pour rehausser un teint naturellement lumineux. Son siècle, ce XVIème si crasseux sous le faste, a excommunié la nudité et la propreté, les transformant en péchés. Diane y brille par une hygiène anachronique. Une véritable discipline spartiate règle sa vie quotidienne. Couchée chaque soir à vingt heures, elle se lève à six heures. Un bain bien glacé, une potion à base d'or liquide, assez homéopathique, précédent rituellement ses longues chevauchées chasseresses, avec sa meute au coeur des bois. Au retour, collation frugale, puis sieste réparatrice. Sommeil, sobriété, hygiène et exercice... Voilà les grands secrets du ventre plat, des cuisses fermes, de la taille fine et des épaules robustes qui font la renommée de la Grande Sénéchale, conseillère du Prince, duchesse du Valentinois. Diane a un autre secret. Celui des femmes de tête, qui ajoutent aux grâces du corps les ressources de l'esprit. Née en 1499, fille de Jean de Poitiers, comte de Saint Vallier, mariée à quinze ans à Louis de Brézé, grand Sénéchal de Normandie, dont elle a deux filles, elle manifeste vite son habileté. En 1523, elle obtient de François 1er la vie sauve pour son père compromis dans le complot du connétable de Bourbon. Veuve à trente deux ans, maîtresse du Dauphin, elle commence une carrière politique occulte puis de "Conseillère du Prince". Amoureuse de l'argent, du pouvoir et des arts, croyante et courtisane, intelligente et raffinée, elle gardera la première place dans le royaume et le coeur d'Henri II jusqu'au tournoi fatal. Ce jour funeste de juin 1559 où le roi portait comme à l'accoutumée les couleurs noire et blanche de sa dame, présente dans la loge royale à côté de Catherine de Médicis. Diane a soixante ans. Chassée de la Cour, elle rend les bijoux de la couronne et le château de Chenonceaux à son ennemie, et se retire dans son fief d'Anet. Brantôme, le chroniqueur de l'époque, assurait qu'elle était encore étonnamment préservée, à sa mort, en 1566... Page MAJ ou créée le |