LES VALOIS
HENRI II, SA VIE
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HENRI, PRINCE DE NAVARRE, EST PRESENTE A LA COUR A l'âge de trois ans, Henri, fils du roi et de la reine de Navarre, quitte pour la première fois son Béarn natal pour être présenté à la Cour de France. En forme de jeu, le roi Henri II lui propose de devenir son gendre. Le bambin accepte. Une part de son destin vient de se sceller. Fin 1556, Antoine de Bourbon et Jeanne
d'Albret, s'avisent qu'il est temps de présenter leur aîné
à la Cour de France. Le petit Henri est né le 14 décembre
1553 à Pau, selon la volonté de son grand-père qui voulait
en faire un "vrai Béarnais". Il n'a encore jamais quitté
sa terre natale. Sitôt qu'il le voit, "si éveillé et si gentil", Henri II prend l'enfant sur ses genoux et l'embrasse. Il lui demande : "Voulez vous être mon fils"? Le petit ne parle que le Béarnais, mais comprend le Français. Il prend au sérieux la question de l'adulte et s'en étonne. "Ed que es lo pay" ("C'est lui mon père"), dit-il en montrant Antoine de Bourbon. Le roi, amusé par la naïveté de sa réponse, poursuit, comme pour ne pas être en reste : "Eh bien, voulez vous être mon gendre"? L'assistance est pendue aux lèvres du bambin. Celui-ci regarde son père, puis répond : "Oui je le veux bien"! Le souverain a peut-être lancé la question à la légère, pour faire parler l'enfant et être agréable à ses parents. Ce petit bonhomme ne formerait-il pas un joli couple avec sa fille Marguerite, la dernière qui lui reste à marier à cette date? La fillette a seulement six mois de plus que le petit Béarnais. Contrairement aux autres enfants de Catherine de Médicis, qui ont toujours été souffreteux, elle éclate de santé. Oui, ils formeraient un beau couple... Il est possible aussi qu'Henri II ait eu quelque arrière-pensée politique en formulant sur un ton badin cette offre de mariage. Par cette promesse, il s'attache davantage le roi de Navarre, souverain d'un petit royaume dont la situation face à l'Espagne est hautement stratégique. Quoi qu'il en soit, Antoine de Bourbon
n'a pas l'intention de laisser passer une proposition aussi flatteuse. Il claironne
partout la nouvelle et, le mois suivant, en fait part à sa tante, la
duchesse de Guise : "Et sous cette
apparence encore que j'estime que vous soyez assez avertie de l'honneur qu'il
a plu au roi de me faire, ayant agréable le mariage de Madame Marguerite
sa fille avec mon fils aîné, je m'en réjouirai avec vous
aussi par cette lettre, m'assurant que ne peut advenir tant d'heur et de bien
dans ma Maison". Bien des promesses de mariage ont
été rompues. Celle-ci pourtant se réalisera quinze ans
plus tard. Catherine de Médicis relancera le projet dans le contexte,
complètement différent, des guerres de Religion. Plus que l'héritier
du royaume de Navarre, c'est le chef de l'alliance protestante qu'elle verra
alors en Henri. Mais, ces noces, qui doivent célébrer la réconciliation
de tout un peuple, seront des noces de sang. Au mariage, le 18 août 1572,
succéderont les massacres de la Saint Barthélemy... Page MAJ ou créée le |