DE DAGOBERT 1ER A THIERRY III : DAGOBERT 1ER
DAGOBERT 1ER ETAIT IL VRAIMENT UN BON ROI ?
S'il est un personnage historique recomposé par la légende, c'est bien celui qu'on a appelé "le bon roi Dagobert". Souvent présenté comme le dernier des grands Mérovingiens, Dagobert n'a pourtant pas pu éviter le déclin de sa dynastie malgré ses multiples qualités : bon guerrier, bon justicier et bon vivant.
L'éminent historien Ferdinand Lot a mis
les choses au point : "Sous le règne de Dagobert (629-639),
la royauté mérovingienne jette un dernier éclat, d'ailleurs factice".
Fils aîné de Clothaire II, Dagobert déjà roi d'Austrasie du vivant de son père, monte
en 632 sur le trône des Francs, cent ans après Clovis, et à la suite de quelques
dizaines de crimes dynastiques. Mais Dagobert doit partager le royaume avec son frère
cadet, Caribert, auquel il doit céder l'Aquitaine. Ce dernier meurt en 631, sans doute
assassiné sur ordre du roi. Les Mérovingiens avaient souvent recours au crime, à tel
point qu'on a pu le percevoir comme une nécessité politique pour réaffirmer l'unité du
royaume. C'est d'ailleurs le principal souci de Dagobert que de rétablir un royaume fort
et unifié. A cette fin, il annexe immédiatement les terres de son frère décédé, puis
soumet les Gascons révoltés (637). Sa volonté de pouvoir lui fait imposer sa
suzeraineté à Judicaël, le prince de Domnonée (Bretagne) en 638, puis le conduit à
mener quelques campagnes en Espagne. Poussant encore plus loin son oeuvre, il conclut
un traité d'amitié avec l'empereur byzantin Héraclius (629). Le roi n'est pourtant pas
sans connaître de revers. Ainsi, il échoue contre les Slaves et doit, pour les contenir,
faire des concessions aux Saxons, leur laissant la défense de ses frontières orientales.
Durant tout son règne, Dagobert va
devoir lutter contre la puissance grandissante de l'aristocratie. Exerçant
personnellement le pouvoir (ce sera d'ailleurs le dernier des Mérovingiens à profiter de
cette situation), Dagobert parvient dans une certaine mesure à contenir ses rivaux. En
effet, au cours de plusieurs voyages, principalement en Bourgogne et en Austrasie, le roi
affirme son pouvoir en pratiquant, avec l'aide de ses conseillers (le trésorier Didier,
les futurs Saint Ouen et Saint Eloi), une justice de qualité. Roi justicier, Dagobert
travaille aussi à donner à sa cour une réputation de faste, qui traversera les
frontières.
Cependant, Dagobert ne peut résister très longtemps à l'aristocratie et doit, dès 634,
reconnaître l'indépendance de l'Austrasie à laquelle il donne pour roi son fils aîné
Sigebert. Plus tard, c'est au tour de la Neustrie et de la Bourgogne d'obtenir
l'indépendance sous la tutelles de son second fils, Clovis II. Le partage des terres
ainsi décidé annonce la séparation des Francs occidentaux et des Francs orientaux.
Dagobert laisse à ses fils un royaume rongé par "les germes de la dissolution" dont les futurs maîtres seront, non plus les rois, mais les maires du palais, tel
Charles Martel.
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