DE DAGOBERT 1ER A THIERRY III : DAGOBERT 1ER
DAGOBERT 1ER CONVAINC LA MODESTE NANTHILDE DE L'EPOUSER
Dagobert 1er éprouve une folle passion pour la douce Nanthilde. Quitte à répudier sa première femme, Gonatrude, et à promettre de léguer son héritage à ses fils, il est prêt à tout pour l'épouser. Mais, après les noces, célébrées en décembre 629, le roi s'oublie dans les bras de l'Austrasienne Ragnétrude. De ces amours illégitimes va naître un fils, le futur Sigebert III.
Souverain quasi absolu du royaume franc, Dagobert 1er est, comme bon nombre de ses aïeux, grand amateur de jolies femmes. Son mariage avec la noble Gonatrude, princesse de haute lignée et nièce de la reine Sichilde, n'a en rien réfréné ses ardeurs... Le roi a rencontré Nanthilde au cours d'une de ses équipées volages. Depuis qu'il a fait la connaissance de cette jeune femme de modeste extraction, il n'a plus qu'une idée en tête : l'épouser.
Mais la douce et
sage Nanthilde ne saurait accepter ses augustes faveurs hors des liens du
mariage... Que ce soit par pure vertu chrétienne ou dans le dessein calculé de
devenir souveraine, son refus inattendu, loin de décourager le roi, renforce
ses ardeurs. En proie à une passion dévorante, Dagobert 1er s'emploie à
convaincre sa belle. Sans vergogne, il lui affirme qu'il va répudier le reine
Gonatrude et contracter avec elle un nouveau mariage. Il lui promet que les
enfants mâles qu'elle mettra au monde seront ses héritiers. Devant de telles
propositions, Nanthilde ne peut que céder. Dotée d'une honnête pension et
d'une domesticité nombreuse, la malheureuse Gonatrude est dès lors priée de
se retirer dans une villa de la région de Chartres. Après quoi, en décembre
629, on s'empresse de célébrer les noces de Nanthilde et de Dagobert 1er.
Malgré les hauts cris du conseiller du roi, Amand, qui rappelle bravement à
son souverain, outre ses devoirs chrétiens, qu'il doit se montrer en toutes
choses un exemple pour son peuple... Au motif que son union avec Gonatrude n'a
pas été consommée, Dagobert 1er obtient l'annulation de son premier mariage.
Quant à Amand, victime de son sursaut de conscience, il est chassé de la Cour.
Dans le contrat de mariage signé entre Dagobert 1er et Nanthilde figure une
clause singulière. Le roi se réserve le droit de s'unir avec autant de
concubines qu'il le souhaitera. L'infidélité et la polygamie de l'époux se
trouvent ainsi légitimées de fait.
Sitôt son mariage
avec Nanthilde consommé, le roi des Francs quitte la Cour pour une expédition
en Austrasie. Là, il est séduit par une jeune et noble indigène, Ragnétrude.
Moins farouche et moins scrupuleuse que n'a été Nanthilde, celle-ci se laisse
volontiers enlever. Et se trouve bientôt enceinte des oeuvres du souverain. En
631, à Orléans, elle donne naissance à un fils, le futur Sigebert III.
Depuis longtemps, les grandes familles de l'est du royaume réclament vivement
un représentant de la Cour qui siègerait dans leur région. La solution
avancée d'abord par Dagobert 1er, qui consistait en une déambulation de la
Cour de Paris à Metz, puis de Metz à Trêves, n'a pas eu l'heur de les
satisfaire. Elle présente en outre le risque d'amener les Grands de Neustrie et
de Bourgogne à se juger trop manisfestement désavantagés. La naissance de
Sigebert est perçue par la noblesse austrasienne comme un heureux signe du
destin, et les leudes exigent que le fils de Ragnétrude devienne leur roi.
Si Dagobert 1er leur laisse espérer que le nouveau-né lui succédera sur le
trône d'Austrasie, il ne peut agir ouvertement. Sous peine de froisser
Nanthilde, qui ne manquerait pas de lui rappeler sa promesse de léguer son
héritage à ses seuls fils. Sans s'engager plus avant, le souverain se contente
de faire baptiser l'enfant en grande pompe, une mission qu'il confie à Amand
qu'il a fait revenir d'exil. En "remerciement", il offre à
Ragnétrude une luxueuse ville, située à Montigny lès Metz. Mais, bientôt,
Nanthilde peut annoncer à son tour qu'elle attend un heureux événement.
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