LES MEROVINGIENS

DE DAGOBERT 1ER A THIERRY III : DAGOBERT 1ER

 

DAGOBERT 1ER RENOVE ET ENRICHIT LE SANCTUAIRE DE SAINT DENIS

Poursuivant l'oeuvre de Sainte Geneviève, fondatrice de la première église de Saint Denis au Vème siècle, Dagobert entreprend de rénover et d'enrichir ce sanctuaire. En outre, le roi a compris le profit qu'il peut tirer de la ferveur populaire dont jouit le martyr parisien. A sa mort, Dagobert reposera pour l'éternité auprès du saint. Et, désormais, Saint Denis sera la nécropole des rois de France.

L'église de Saint Denis fut fondée par Sainte Geneviève, vers 475. La patronne de la capitale, s'appuyant sur la notoriété du premier prêtre des Gaules, institua également un pèlerinage. Evêque de Paris, Denis fut décapité, ainsi que ses compagnons Rustique et Eleuthère, par les chefs gallos romains, vers 250. Des siècles plus tard, la légende racontera que le saint homme avait saisi sa tête avant qu'elle ne touche le sol et l'avait porté près de "deux mille pas" jusqu'à la Plaine, au nord de Paris, où il fut enterré. Le tombeau de Denis fut bientôt entouré des sépultures des nombreux citoyens désireux de profiter, jusque dans leur dernier sommeil, de la protection du saint.

La Gesta Dagoberti (écrite en 834, soit deux siècles après les événements) raconte que Dagobert fut témoin, lors d'une partie de chasse, de la protection miraculeuse dont bénéficia un cerf réfugié sur la tombe de Saint Denis. Quelques années plus tard, lorsque les menaces d'assassinat proférées par son père manquèrent de s'accomplir, le jeune prince se réfugia à son tour sur le sépulcre magique et y trouva la sécurité escomptée. Pendant son sommeil, un songe lui vint. Denis lui promettait la sauvegarde à la condition qu'il mette en valeur son tombeau et le protège à son tour.
A l'époque de Dagobert, le lieu-dit de Saint Denis regroupe l'église érigée par Geneviève, un monastère bénédictin (fondé vers 630), plusieurs centaines de tombes et un hameau où résident les artisans de tous métiers qui servent la communauté des moines. Cet embryon de village est déjà mentionné en 620, dans un acte de Clotaire II, père de Dagobert.
Partant de ces éléments primitifs, l'apport de Dagobert est double. D'une part, en 627, il organise la translation des "Corps saints" depuis l'église située à La Chapelle jusqu'à l'emplacement de la basilique, dont le roi ordonne la construction en 636. Le souverain charge en outre Saint Eloi, son ministre qui est aussi un orfèvre de grand talent, de réaliser un tombeau pour le saint. D'autre part, Dagobert cède à l'abbaye de Saint Denis plusieurs domaines des environs. Parmi ceux-ci, certains viennent tout juste d'être confisqués à un haut fonctionnaire trop ambitieux!

Cependant, la générosité de Dagobert n'est pas dénuée d'intérêt politique. Le souverain a fort bien compris le bénéfice qu'il peut tirer du prestige grandissant du saint martyr. Dagobert sait que la religion est la clé de voûte de l'unité du royaume franc. Aussi, en 626, un concile réunissant 42 évêques se tient à Saint Denis. C'est également en ce lieu prestigieux que les Basques, récemment soumis, viennent prêter allégeance à leur nouveau souverain.
Cette intuition se manifeste par des actions plus symboliques que les donations et les translations des saints. Dagobert reprend à son compte la tradition byzantine du laus perenis (La louange perpétuelle exprimée par quelques pauvres spécialement désignés) destinée à aider le roi à obtenir la faveur divine. En 638, Dagobert meurt à Saint Denis et il est inhumé tout près du sanctuaire des saints martyrs.
Si Dagobert n'est pas le fondateur du sanctuaire originel de Saint Denis, il l'a néanmoins richement doté, l'a choisi comme lieu de sépulture et a décidé qu'il serait   la nécropole des rois de France. Denis est ainsi élevé au rang de "bouclier céleste" des Mérovingiens est des dynasties suivantes. Les exemptions d'impôts et l'immunité accordées par les successeurs de Dagobert témoignent de l'intelligence politique de ce roi.

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