LES VALOIS
CHARLES IX, SA VIE |
LE SACRE Voilà un peu plus de cinq mois que Charles IX, âgé de dix ans, a succédé à son frère aîné, François II, sur le trône de France. Le 15 mai 1561, jour de l'Ascension, à la cathédrale Notre Dame de Reims, le jeune roi ve recevoir du cardinal Charles de Lorraine l'onction solennelle du sacre. Catherine de Médicis s'inquiète : son fils Charles IX, âgé de dix ans, pourra-t-il supporter le poids des cérémonies du sacre? Mais le jeune roi n'en doute pas : "Je ne refuserai jamais, Madame, une telle peine et me sera très douce quantes et quantes fois qu'un tel royaume se présentera à moi". Consulté par la reine mère, l'astrologue italien Gabriel Simeoni affirme que les oracles ont jugé favorables la date choisie, le 15 mai 1561, jour de l'Ascension. Dès lors, le souverain et la Cour peuvent quitter le château de Nanteuil, près de Meaux, pour se rendre à Reims : "Selon la bonne et ancienne coutume des rois ses prédécesseurs, Charles va au sacre". En premier lieu, Charles IX doit sacrifier au cérémonial
du "roi endormi". Il s'y soumet avec joie et met tout son enthousiasme
d'enfant à jouer à être assoupi. Tandis que, les yeux fermés, il est étendu
sur un lit d'apparat, les douze pairs de France viennent frapper à la porte
de sa chambre : "Où est notre nouveau roi, que Dieu
nous a donné pour nous régir et gouverner?" Le jeune prince Henri
de Joinville, qui pour l'occasion remplace son père, le duc François de Guise,
grand chambellan de France, répond sans ouvrir la porte : "Il
est céans". "Que fait-il?",
demandent les pairs. "Il repose", réplique
Joinville. "Réveillez le, afin que nous le saluions
et lui fassions la révérence". Après quoi, on ouvre la porte de
la chambre royale et on annonce que Sa Majesté est levée. Les pairs entrent
dans la pièce puis, en leur nom à tous, le cardinal Charles de Lorraine, archevêque
de Reims, déclare : "Sachant qu'il était dans cette
ville, ils ne pouvaient manquer de venir lui faire la révérence, lui rendre
hommage et témoigner de leur foi en lui, promettant d'être des sujets toujours
fidèles et obéissants. Et pour que le peuple sache, sans conteste, qu'il est
leur vrai et naturel seigneur et roi, ils le supplient de les suivre en la cathédrale
où il trouvera les préparatifs mis en place pour le sacrer et couronner roi". Petite entorse à l'étiquette, Catherine de Médicis a exigé
que le duc Henri d'Angoulême, le futur Henri III, âgé de neuf ans, ait la préséance
sur les ducs et pairs du royaume au moment où il faudra poser la couronne sur
la tête de son frère aîné. Lorsque le petit duc pénètre dans la nef, vêtu de
toile d'or et de velours violet fleurdelisé, sa beauté et son aisance éblouissent
l'assistance. Plusieurs dames ne peuvent retenir un cri d'admiration. La reine
exulte, car de tous ses enfants Henri est son préféré. Page MAJ ou créée le |