LES MEROVINGIENS

CLOVIS ET LES PERSONNALITES

 

GERMAIN D'AUXERRE : EVEQUE ET MISSIONNAIRE

La reine Clotilde lui voua un culte fervent. Parce qu'il avait reconnu la vocation de Sainte Geneviève mais aussi parce qu'il était un homme pieux et vertueux, dévoué aux humbles et au service du Seigneur. Au cours de sa carrière de haut fonctionnaire puis, à partir de 418, tout au long de son épiscopat, Germain d'Auxerre oeuvra tant pour ses ouailles que pour l'Empire roamin d'Occident déclinant et pour le Saint Siège.

Fonctionnaire impérial puis homme de Dieu, Germain d'Auxzerre a été témoin du déclin de l'Empire romain d'Occident. En Gaule du Nord, il a été de ces prélats missionnaires écoutés par les Grands et vénérés par les humbles. De ces évêques devenus saints à qui, à l'instar de Martin de Tours, le saint tutélaire de la dynastie mérovingienne, on rend un culte fervent. Bien plus que toutes les missions d'évangélisation ou de pacification qu'il a menées, Saint Germain est célébré pour avoir "découvert" Geneviève et reconnu sa vocation. Sa vie durant, l'évêque d'Auxerre a accordé sa confiance et sa protection à la future patronne de Paris, y compris jusqu'après sa mort, par l'intermédiaire de son archidiacre.
C'est aussi suivant les traces de Germain d'Auxerre et de Geneviève (le premier vénéré par la reine Clotilde, et la seconde amie et conseillère de la souveraine) que Clovis s'engagera sur le chemin de la conversion et de la reconnaissance du "vrai" Dieu.

Germain est le fils d'une riche famille aristocratique gallo-romaine résidant à Appoigny, sur le territoire de la cité d'Auxerre. Né vers 380, il a reçu une solide éducation. A Rome, il a appris la rhétorique et le métier d'avocat. Après s'être marié, il est rentré en Gaule, dans sa cité natale, où il a été recruté par la haute administration impériale. Sa probité, sa vertu, ses moeurs sages et raisonnables, son ardeur à défendre les intérêts de sa ville et de ses concitoyens lui ont permis de se tailler une solide et flatteuse réputation.
Le 1er mai 418, Amatre, l'évêque d'Auxerre, meurt. Unanimes, les habitants de la ville ne veulent personne d'autre que Germain pour lui succéder. Le jeune homme a trop d'honneur pour refuser cette marque de confiance. Elu au siège épiscopal, il entre en religion. Son épouse, elle, se fait nonne, mais n'en continue pas moins à l'assister et à le soutenir dans ses oeuvres.
Les dix années qui suivent sont ponctuées par de multiples miracles, rapportés par le prêtre Constance de Lyon dans sa Vie de Saint Germain, évêque d'Auxerre. Ici, le prélat redonne vigueur et "voix" à des coqs en leur offrant à picorer des grains de blé bénis. Là, il exorcise une maison hantée en mettant au jour les ossements enterrés dans les fondations et en leur donnant une digne sépulture. Partout, il soigne et guérit miraculeusement les pauvres.

En 429, Germain d'Auxerre est envoyé en Bretagne (l'actuelle Grande Bretagne) par le pape Célestin 1er. Il a pour mission de favoriser la diffusion du christianisme et de lutter contre le pélagisme, doctrine condamnée par le Saint Siège et le concile de Carthage en 418.
En compagnie de l'évêque Loup de Troyes, il s'embarque malgré l'effroyable tempête qui souffle sur la Manche. Dès qu'ils ont mis pied à terre, les deux religieux affrontent les tenants du pélagisme dans une joute oratoire dont ils sortent victorieux : l'hérésie est balayée! Peu après, ils sont appelés à la rescousse par les Bretons, menacés par une invasion des Saxons. Ils entonnent un Alleluia tonitruant, repris par tout le peuple assemblé, en sorte que les envahisseurs, croyant que la montagne s'éboule, se replient sans demander leur reste!
De retour à Auxerre, Germain se consacre de nouveau entièrement à ses ouailles. Celles-ci sont si lourdement imposées que l'évêque se rend auprès du préfet Auxiliairis pour le prier d'alléger leur contribution. En 445, toujours sur les instances du pape, Germain retourne en Bretagne, cette fois accompagné de Saint Sévère de Trèves.
La réputation de Germain d'Auxerre s'étend bien au-delà des limites de son diocèse. Et c'est tout naturellement que les Armoricains, sur le point d'être persécutés par le général romain Aetius et le roi alain Goar, appellent à l'aide. Pour éviter la guerre qui menace, l'évêque seul s'oppose au roi. Il est le premier serviteur de Dieu à intervenir ainsi pour protéger les provinciaux en lieu et place des fonctionnaires civils et militaires. Il ne sera pas le dernier. Le prélat a négocié une trêve, mais doit se rendre en personne à Ravenne pour aller plaider la cause des Armoricains. En Italie, il reçoit un accueil triomphal. L'impératrice Galla Placidia lui accorde l'amnistie et consent à entériner la paix négociée avec Goar et Aetius.
Mais, Germain d'Auxerre ne fera pas d'autres voyages. Tombé gravement malade, il s'éteint le 31 juillet 448. Sa dépouille est ramenée en Gaule, au fil d'une immense procession qui ne prend fin que le 22 septembre dans sa ville natale avec ses funérailles. Peu après, sa sépulture devient un lieu de pélerinage très fréquenté.

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