LES BOURBONS
LOUIS XIII, LES PERSONNALITES
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RICHELIEU ENTRE AU CONSEIL DU ROI Pour Richelieu, sa nomination au cardinalat, en septembre 1622, ne constitue pas le couronnement d'une carrière, mais une étape sur le chemin qui doit le mener à la tête du Gouvernement du royaume. Pour celà, il lui faut être admis au Conseil du roi : il y entrera le 29 avril 1624. En tant que cardinal, Richelieu peut prétendre à entrer au Conseil du roi. Mais les choses ne sont pas si simples. Louis XIII le tient à distance, car il est loin de lui faire confiance : "Voilà un homme qui voudrait bien être de mon Conseil, mais je ne puis m'y résoudre après tout ce qu'il a fait contre moi", a-t-il confié au maréchal de Praslin. Quant aux ministres en place, ils n'ont qu'une idée : lui barrer la route du pouvoir. Depuis la mort de son favori, Charles Albert de Luynes, en décembre 1621, ou peut-être à cause de la maladie des intestins dont il souffre, le roi reste en retrait des affaires, et ils gouvernent de plus en plus à leur guise. Le chancelier Nicolas Brûlart de Sillery et son fils, le marquis Pierre de Puisieux, secrétaire d'Etat aux Affaires Etrangères, exercent une forte influence. Le 20 février 1623, ils obtiennent sans difficulté le remplacement du comte Henri de Schomberg, ami de Richelieu, par l'un de leurs affidés, le marquis Charles de La Vieuville, à la charge de Surintendant des Finances. Cependant, le cardinal possède un atout précieux. La reine-mère,
Marie de Médicis, a repris de l'ascendant sur son fils, avec qui elle a de longs
entretiens. Toute occasion lui est bonne pour donner à Richelieu un billet d'introductioan
auprès du roi, car elle tient à ce que son "protégé" entre au Conseil
: par lui, "elle se rendrait peu à peu tout à fait
la maîtresse", croit-elle. Pour marquer sa déception, Marie de Médicis refuse d'assister
au Conseil. Or, homme médiocre, La Vieuville est vite débordé, d'autant que
le conflit de la Valteline, entre l'Espagne et l'Autriche, reprend et que la
France a sa carte à y jouer. Il a besoin de l'aide de la reine-mère et en connaît
le prix. Il propose d'abord que Richelieu prenne la tête d'un nouveau
conseil des Dépêches. Cette offre sent un peu trop le placard doré. Le cardinal
refuse. Comme il refuse aussi d'être nommé ambassadeur à Rome ou en Espagne.
Devant l'insistance de Marie de Médicis, le marquis se résout à demander au
roi de faire entrer Richelieu au Conseil. Mais il y met un bémol : en ne lui
donnant qu'une voix consultative. Cette demi-solution n'est guère satisfaisante
aux yeux de Louis XIII : ou on écarte définitivement Richelieu ou on l'accepte
totalement. Après s'être donné le temps de la réflexion, le roi se rend compte
qu'il lui faut être secondé par un homme compétent, ce que La Vieuville n'est
pas! Le 29 avril 1624, tôt le matin, il entre dans la chambre de sa mère et
lui annonce qu'il a décidé d'accepter Richelieu à son Conseil "uniquement
pour elle, pour montrer qu'il voulait vivre avec elle sur le pied d'une entière
confiance". Marie de Médicis est radieuse! Le secret est gardé jusqu'à
l'heure de la tenue du Conseil, l'après-midi. Page MAJ ou créée le 2002 |