LES BOURBONS
LOUIS XIII, LES PERSONNALITES
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RICHELIEU DEVIENT LE PREMIER MINISTRE DE LOUIS XIII Depuis qu'il est entré au Conseil royal, en avril 1624, le cardinal de Richelieu a fait la preuve de sa compétence et de sa volonté de bien servir le roi et le royaume. Le 21 novembre 1629, Louis va montrer que le prélat est pleinement devenu son homme de confiance en le nommant à la charge de Principal Ministre, au grand dam de la reine-mère, Marie de Médicis. Depuis qu'il a contraint les protestants à capituler, en octobre 1628 à l'issue du siège de La Rochelle, le cardinal de Richelieu est l'homme fort du royaume. Juste après le roi, dont il est devenu l'homme de confiance, même si, officiellement, il n'est qu'un membre parmi d'autres du Conseil. La reine-mère, Marie de Médicis, à qui il doit jusque-là sa carrière, le voit d'un très mauvais oeil échapper à son influence. C'est qu'il n'a plus besoin d'elle pour être dans les bonnes grâces de Louis XIII, avec qui il traite directement! Désormais il se passe de son avis. Lors des réunions du Conseil, il n'hésite pas à lui couper la parole. En outre, la reine-mère joue un rôle de moins en moins important : elle est juste tenue d'approuver les décisions prises, même si elles lui déplaisent. Aux yeux de Marie de Médicis, Richelieu n'est qu'un ingrat.
Elle a le sentiment qu'il s'est joué d'elle, s'est servi d'elle pour ensuite
l'écarter et influer seul sur les décisions du roi. Sentant le vent tourner,
le cardinal décide d'agir. Il connaît la reine-mère, son caractère intraitable,
ses rancoeurs tenaces, son incapacité à pardonner : mieux vaut ne pas s'en faire
une ennemie. "Je proteste devant Dieu, que je n'ai
pas plus soin de mon salut que j'ai de vous plaire (...)! Vous avez dit à Monsieur
qu'on vous faisait servir de marotte! Je vous laisse à penser si ce coup de
poignard est mortel à une personne qui n'a jamais pensé qu'à votre grandeur
et à votre gloire", lui écrit-il le 30 avril 1629. Elle répond que
son affection n'a pas changé mais, dès le 19 mai, s'attache le cardinal de Bérulle,
oratorien hostile à la politique de Richelieu. Dans sa Maison, nombreuses sont
les grandes dames qui détestent le cardinal : la comtesse de Soissons, la princesse
de Conti, la duchesse de Guise ou la duchesse d'Elbeuf, toutes l'incitent à
durcir le ton. L'hostilité de Marie de Médicis éclate en septembre 1629, lorsque Richelieu rejoint la Cour à Fontainebleau. Le 14 septembre, Louis XIII va au-devant du cardinal et l'accueille avec effusion. Le lendemain, quand le prélat se présente devant la reine-mère, celle-ci lui tourne ostensiblement le dos, montrant ainsi sa défaveur. Tout le monde s'attend à une crise gouvernementale. Bérulle, qui s'oppose à la nouvelle intervention que Richelieu prépare en Italie, déclare au Conseil : "C'est assez de gloire au roi"! Mais Louis XIII a toute confiance en son ministre et s'empresse d'en donner des preuves éclatantes. Le 21 novembre, Richelieu reçoit officiellement le titre de Principal Ministre, charge qu'il exerce de fait depuis plusieurs années. Ce n'est pas tout : cinq jours plus tard, la terre de Richelieu est érigée en duché-pairie. Le roi montre ainsi que son Premier Ministre est égal en noblesse aux plus grands seigneurs du royaume. Son frère, Alphonse, poursuit une brillante carrière : ancien chartreux, déjà devenu, par la volonté du ministre, archevêque d'Aix en Provence puis de Lyon, il reçoit lui aussi le chapeau de cardinal par la volonté de Louis XIII. Enfin, toujours en ce mois de novembre, Richelieu est chargé de prendre le commandement de l'armée d'Italie, avec le titre de "lieutenant général du roi représentant sa personne en Italie". Cette "promotion" fait de lui le second du souverain. Seraient-ce les fantômes des favoris Concino Concini et Charles Albert de Luynes qui reviennent? Certains le pensent et ne se privent pas d'en répandre le bruit. Page MAJ ou créée le 2002 |