LES BOURBONS
LOUIS XIII, LES PERSONNALITES |
MAZARIN, SUCCESSEUR DE RICHELIEU Le 4 décembre 1642, le cardinal de Richelieu, qui a administré la France pendant près de vingt ans, s'éteint. Six mois plus tard, Louis XIII meurt à son tour. Louis XIV n'a alors que cinq ans. C'est donc sa mère Anne d'Autriche qui va exercer la régence. Elle fait aussitôt appel à son fidèle ami, le cardinal Mazarin, pour la seconder. Le cardinal Mazarin a quarante et un ans en 1643. Né un 14 juillet 1602 dans une famille romaine, il s'avère brillant élève des Jésuites avant d'entrer au service du pape. C'est là qu'il apprend et parfait l'art des manoeuvres obliques, du compromis mais aussi du devoir. C'est un travailleur infatigable doté d'une extraordinaire mémoire et d'un sens inné des affaires de l'Etat. Ainsi, en 1640, il entre au service de
Louis XIII et s'impose vite comme le principal collaborateur du Premier Ministre,
Richelieu. A la mort de ce dernier, Mazarin occupe officieusement la place laissée
vacante sans pour autant avoir été désigné par son prédécesseur. Mais l'atout de
l'Italien est ailleurs. Les bonnes grâces qu'il entretient avec la reine Anne d'Autriche
sont un levier puissant. La rumeur prétendra par la suite que cette complicité fut
scellée par un mariage secret. La position de Mazarin est cependant instable. Il est
certes président du Conseil de Régence, mais il a comme opposant Gaston d'Orléans,
frère de Louis XIII et perpétuel conspirateur, ou encore le prince de Condé. En fait,
Mazarin suscite jalousie et rancoeur. Les Grands du royaume acceptent mal d'être
éloignés de la régence aux dépens d'un cardinal, de surcroît italien. L'opinion
publique réagit aussi comme l'atteste ce rondeau satirique de septembre 1643 : "Il n'est pas mort ; il n'a que changé d'âge, ce cardinal, dont
chacun en enrage". La guerre commencée avec l'Espagne en 1635 se poursuit et engendre des dépenses importantes. Mazarin, tout comme Richelieu avant lui, use d'expédients plutôt impopulaires : emprunts forcés, diminution des rentes, et surtout augmentation des impôts. L'édit du Toisé de 1644 frappe même d'une amende les propriétaires de maisons construites au voisinage de l'enceinte de Paris. Les Grands du royaume, à commencer par Condé ou Retz, un moment sur la défensive, rejouent un jeu personnel et entraînent toute une clientèle dans l'hostilité au cardinal. Enfin, les impôts écrasent les paysans qui subissent au même moment une grave crise de subsistance. De nombreux villages d'Auvergne et du Rouergue se soulèvent dès 1643. Le Languedoc et toute la vallée du Rhône s'agitent. Au mois d'août les femmes de Valence assomment les collecteurs d'impôts. Le mécontentement est général et Mazarin se prépare à affronter la crise majeure du XVIIème siècle : LA FRONDE. Page MAJ ou créée le 1999 |