LES BOURBONS
LOUIS XV, LES PERSONNALITES |
YVES DE KERGUELEN DECOUVRE LA "FRANCE AUSTRALE" En cette fin du XVIIIème siècle, les esprits scientifiques et littéraires, tout autant que les navigateurs et les explorateurs, rêvent de la découverte de nouveaux mondes. Le chevalier Yves de Kerguelen est de ceux-là. Aux confins de l'océan Indien, l'expédition commandée par ce marin breton aborde, le 12 février 1772, une terre qui ne figure sur aucune carte. C'est la "France Australe" qui, bien plus tard, prendra le nom d'archipel des Kerguelen. Le 12 février 1772, les vaisseaux La
Fortune et Le Gros arrivent en vue d'une terre rocheuse, imposante, qui ne
figure sur aucune carte. L'équipage s'enthousiasme. Et avec lui le commandant de
l'expédition, le chevalier Yves de Kerguelen de Trémarec. Ce lieutenant de vaisseau du
roi Louis XV s'est porté volontaire pour cette exploration volontaire. Jamais aucun
bâtiment n'est descendu aussi bas de ce côté du monde, presque aux limites du pôle
Sud. Kerguelen, en bon breton, impétueux et aventureux, né à Quimper en 1745, à
l'imagination en perpétuelle effervescence, ne doute pas de l'existence d'un continent
austral. Il en a aujourd'hui la preuve. A trente huit ans, avec vingt deux ans de navigation à son actif,
dont de nombreux périples dans les mers du nord, il a découvert son Amérique...
Cette terre vierge, à mi-chemin entre le cap de Bonne Espérance et l'Australie va
d'abord prendre le nom de "France Australe", puis d'île de la Désolation. Mais
elle restera dans l'Histoire, et dans la Géographie, comme la sienne propre, sous le nom
d'archipel des Kerguelen. Sur le chemin du retour, passant par l'île de France (actuelle Ile Maurice), Kerguelen fait part de sa découverte à l'intendant royal, Pierre Poivre. Celui-ci se charge de l'officialiser: "Kerguelen a découvert pour la France un Nouveau Monde", crie-t-il partout. Mais quelques mois plus tard, en septembre 1772, l'intendant se trouve fort marri. Le chevalier de Saint Allouarne, chargé d'approfondir l'exploration de la "France Australe", lui apporte à Port Louis de fâcheuses informations. L'île est déserte et des plus inhospitalières. Les hautes montagnes volcaniques, culminant jusqu'à 1 800 mètres d'altitude, les côtes semées de roches dangereuses, le climat rude, les vents froids qui soufflent en permanence ne sont guère favorables à la colonisation. La végétation se réduit à des algues géantes, à des lichens et à des mousses. Pas un seul arbre n'y pousse, même dans les vallées. S'il s'agit d'un paradis, c'est plutôt celui de la faune marine, des éléphants de mer aux manchots et aux phoques, des albatros aux goélands. Pour Yves de Kerguelen, la déconfiture est de taille. Mais Kerguelen est un vrai breton.
Obstiné, il se bat pour entreprendre une seconde expédition. En décembre 1773, après
des mois de navigation difficile, il est de retour en "France Australe", à bord
de la frégate L'Oiseau, suivie d'un autre bâtiment, Le Roland. La
chance n'est pas de son côté, pas plus que de celui des futurs colons qu'il amène.
L'expédition s'enlise. Il y a des malades, des avaries matérielles. Kerguelen doit se
rendre à l'évidence. Cette fois-ci, l'échec est complet. L'île, terre principale
formant 90% de la superficie d'un archipel qui s'allonge sur cent cinquante kilomètres, s'avère
inexploitable. Les Français repartent découragés. Page MAJ ou créée le 2000 |