LES BOURBONS
LOUIS XVI, LES PERSONNALITES |
L'EXECUTION DE PHILIPPE EGALITE En votant la mort du roi, le 16 janvier 1793, Philippe Egalité a jeté l'opprobe sur son nom. Honni de tous, tel un spectre, le prince se sent très seul et hante régulièrement les séances de la Convention. Le 10 mars, il vote le décret instituant le Tribunal Révolutionnaire. Sans savoir qu'il est destiné à comparaître devant cette terrible juridiction, qui, le 6 novembre, va le condamner à la guillotine. La Convention s'est lancée dans une folle politique de conquêtes. Mais, depuis la défaite de Neerwinden, en mars 1793, les Autrichiens ont obligé les Français à reculer. Dumouriez, qui commande les armées révolutionnaires, est suspect aux yeux de nombre de députés, qui craignent un coup d'Etat militaire. Il est vrai que le général a écrit une lettre furieuse contre la Convention, désire revenir à la Constitution de 1792 et a fait arrêter les commissaires envoyés par l'Assemblée. Et c'est sous les ordres de ce même Dumouriez que sert le duc de Chartres, le futur Louis Philippe, fils aîné de Philippe Egalité. Le passage à l'ennemi de Dumouriez (avec Chartres) scelle le sort des Orléans. Définitivement convaincus d'être factieux, Philippe Egalité et ses deux plus jeunes fils, les ducs de Montpensier et de Beaujolais sont arrêtés. Se croyant protégé par son
immunité parlementaire, Philippe Egalité pense être relâché
rapidement. Il ignore, ou feint d'ignorer, que cette immunité est suspendue
et que les pouvoirs du tribunal sont renforcés. Une simple dénonciation
suffit désormais pour que l'accusateur public fasse arrêter et
juger n'importe qui. Le 11 avril, le prince est transféré à
la forteresse de Notre Dame de la Garde, à Marseille. Peu après,
la totalité de ses biens est mise en vente. Mais il reste d'humeur égale,
aussi gai qu'à l'habitude. Le 7 mai, il est soumis à un interrogatoire.
Avec précision et sang-froid, il nie avoir jamais eu l'ambition de monter
sur le trône, il n'a vu Dumouriez qu'une fois dans sa vie et ignorait
tout de ses projets, il n'a pas non plus été prévenu de
la désertion de son fils. Le considérant comme suspect du
seul fait de sa naissance, les Montagnards se plaisent à confondre les
"crimes" du duc d'Orléans avec ceux des Girondins, bien que
ces derniers aient toujours manifesté un profond mépris à
l'égard de leur prétendu complice. Mais en ces temps troublés,
suspicion vaut condamnation. Page MAJ ou créée le 2002 |