LES BOURBONS
LOUIS XIV, CHEF DE GUERRE |
LES DERNIERS HEURTS DE LA GUERRE DE SUCCESSION
D'ESPAGNE En cette fin de guerre de Succession d'Espagne, la position de Louis XIV n'est pas des plus favorables. Le Roi Soleil, qui ne brille plus de mille feux, est sur le point de se coucher pour toujours. Mais, auparavant, il doit redresser la tête et ne pas laisser son royaume en péril. Il va donc s'employer à négocier des conditions de paix les moins déshonorantes. En l'année 1709, la France de Louis
XIV est à la dérive, sur le point de plier face aux coalisés, l'Empire, la
Prusse, l'Angleterre, la Savoie et le Portugal. Le royaume a été envahi, peu
après la défaite d'Audemarde, le 11 juillet 1708. Pire encore, Lille, la
citadelle gouvernée par le maréchal de Vauban, a été prise. La ceinture de
fer du royaume est ébranlée et prête à rompre. Au sein de l'armée
française, le moral est au plus bas. Les troupes souffrent de la faim et du
froid. Les négociations de paix sont relancées sous un jour nouveau. A la mort de l'empereur Joseph 1er, en 1711, son frère cadet, l'archiduc Charles d'Autriche, est couronné à Francfort. Il ne peut donc plus prétendre devenir roi d'Espagne. Le hasard fait bien les choses pour Louis XIV qui, bien que sur le déclin, ne s'est jamais résigné à détrôner son propre petit-fils. Il profite de cette accalmie pour engager de nouveaux pourparlers avec son puissant adversaire anglais. En 1711, Jean Baptiste Colbert, marquis de Torcy et Secrétaire d'Etat aux Affaires Etrangères, est envoyé à Londres. Le rapport de forces a changé. L'échiquier international n'est plus celui de 1709, et les Bourbons de France et d'Espagne ont ainsi l'occasion de négocier une paix plus honorable. Au mois d'octobre, des préliminaires de paix sont signés à l'insu de l'Empereur et des Provinces Unies. C'est Adrien de Wassenaer, baron de Duyvenwoorden et ambassadeur de Hollande à Londres, qui se charge, en 1712, d'annoncer la nouvelle à son pays. Il s'attire les foudres de sa hiérarchie, furieuse de ne pas avoir été consultée par l'Angleterre. Mais le processus est engagé, et l'Europe ne peut dès lors plus échapper à une solution pacifique. Toutefois, l'Empereur ne compte pas en rester là et jette ses dernières forces dans la bataille. Le 17 juillet 1712,
jour de la publication de la trêve avec l'Angleterre, Eugène François de
Savoie, commandant des armées impériales, met le siège devant Landrecies. "Le
roi, souligne Saint Simon dans ses Mémoires, trouvait
fort mauvais que Villars laissât assiéger et prendre les places de la
dernière frontière sans donner bataille pour l'empêcher". Le
maréchal de Villars, gouverneur de Metz, n'est réputé ni pour son courage ni
pour son audace. Il enchaîne les reculades face au prince Eugène, qui, toute
son armée le sait, lui inspire la plus grande crainte. Page MAJ ou créée le 2000 |