LES BOURBONS
LOUIS XIV, CHEF DE GUERRE |
EN ROUTE POUR LA HOLLANDE, LES EMISSAIRES DU ROI SE QUERELLENT Harlay Bonneuil, Crécy et Callieres ont été désignés par Louis XIV pour mener les négociations de paix avec les coalisés. Après avoir été retardés par quelques fâcheux incidents et des imprévus désagréables, les plénipotentiaires vont enfin rejoindre le château de Ryswick, près de La Haye. Au printemps 1697, les conférences qui doivent mettre un terme à la guerre de la Ligue d'Augsbourg vont pouvoir s'ouvrir. Nicolas de Harlay Bonneuil et Louis Verjus de Crécy, que Louis XIV a désignés pour mener en son nom les négociations de paix avec les coalisés, ont pris la route de la Hollande. En chemin, ils font étape à Lille, où ils sont accueillis par le fermier général Le Normant. Celui-ci est à l'origine (volontaire ou non?) d'une ridicule querelle. Comme il doit fournir aux deux plénipotentiaires des montures fraîches, il a trouvé amusant de se jouer de Harlay en lui donnant de rustiques chevaux de labour ardennais. En revanche, il a donné à Crécy de fringants destriers. Blessé dans son amour propre, Harlay soupçonne son compagnon, qu'il sait être l'ami de Le Normant, d'avoir orchestré cette fourberie et s'emporte violemment. Sans prendre le temps de réfléchir, il se hâte d'envoyer "à la Cour des plaintes amères". La réaction ne se fait pas attendre. Si Le Normant est blâmé par Louis XIV, Harlay l'est plus encore. D'une plume acerbe et aigisée, le roi lui reproche ses enfantillages, indignes d'un homme de son rang et de sa charge. "Sur les réponses sèches qu'il reçoit", Harlay fait fi de son orgueil et présente ses plus plates excuses à Crécy. Depuis Lille, Harlay et Crécy rejoignent la ville
flamande de Courtrai. Ils ont tant bien que mal réussi à se réconcilier
et pensent en avoir finni avec les désagréments. Mais le sort
en a décidé autrement. Voilà qu'ils apprennent que "les
plénipotentiaires des alliés ont le caractère d'ambassadeurs
et qu'ils se préparent à leur faire beaucoup de chicanes sur le
cérémonial". Le problème est plus important qu'il
n'y paraît à première vue. Afin de mener à bien les
négociations de paix, il leur faut impérativement traiter avec
leurs interlocuteurs sur un pied d'égalité! Tandis que Harlay et Crécy cheminent vers la Hollande,
François de Callières, le troisième plénipotentiaire
pour la paix, commence à s'impatienter. Chargé par le roi de pourvoir
secrètement aux préparatifs des négociations, il est déjà
sur place depuis la fin de l'année 1696. C'est avec un grand soulagement
qu'il voit enfin arriver les deux voyageurs à son domicile de Delft.
Avec eux, il se met en route pour La Haye, à neuf kilomètres de là, et pour
le château de Ryswick, résidence de Guillaume d'Orange, où
le roi d'Angleterre et stathouder de Hollande a décidé que se
tiendront les conférences de paix. Les chose sérieuses vont enfin
pouvoir commencer... Page MAJ ou créée le 2001 |