LES BOURBONS
LOUIS XIV, CHEF DE GUERRE |
LOUIS XIV CHOISIT SES NEGOCIATEURS Depuis que le duc Victor Emmanuel de Savoie a quitté la coalition et signé la paix de Turin, le 29 août 1696, les peuples d'Europe ont repris confiance. Il se pourrait bien qu'on puisse mettre un terme à la guerre de la Ligue d'Augsbourg, qui oppose depuis quelques huit ans la France à l'Europe coalisée. Déjà, le Roi Soleil se préoccupe d'engager des négociations secrètes. Pour prendre langue avec l'adversaire, il lui faut des hommes dignes de confiance, des plénipotentionnaires habiles et rompus à l'art de la diplomatie. Louis XIV ne veut pas perdre une minute. La défection du duc Victor Emmanuel II de Savoie, qui a signé la paix de Turin avec la France le 29 août 1696, a jeté les coalisés dans l'embarras. Même le plus résolu d'entre eux, Guillaume d'Orange, roi d'Angleterre et stathouder de Hollande, ne souhaite plus qu'une seule chose : la paix! D'autant que ses sujets, tant Anglais que Hollandais, sont tous favorables à la fin des hostilités. De son côté, le roi de France a envoyé secrètement en Hollande le diplomate et écrivain François de Callières avec pour mission d'engager des pourparlers. Pendant qu'aux Pays Bas il n'est plus question que de paix, Louis XIV est fort aise d'apprendre par son émissaire que des conférences vont s'ouvrir incessamment, en un lieu qui reste à déterminer. Aussi quitte-t-il Marly pour Versailles, où il va désigner ses plénipotentiaires. Louis XIV en fait publiquement
l'annonce : plus que tout, il désire la paix des peuples, surtout pour
ses fidèles et loyaux sujets. Il nomme trois conseillers d'Etat à
la charge de plénipotentiaire. Le premier est Nicolas Auguste de Harlay
Bonneuil. Saint Simon, dans ses Mémoires, décrit le gendre
du chancelier Boucherat comme "un
homme d'esprit et fort du monde, qui a été longtemps intendant
en Bourgogne et qui aime le faste. Il est glorieux comme tous les Harlay, mais
ne tient pas tant de leurs humeurs et de leurs caprices.(...) Avec une figure
de squelette et de spectre", il cherche avant tout
à se faire apprécier pour servir ses ambitions. Peu avant son
départ pour la Hollande, Louis XIV le nomme premier plénipotentiaire
pour suppléer Honoré Courtin. Ce dernier
"qui a vieilli dans les négociations, longtemps ambassadeur à
Londres, et qui a plu et réussi partout",
vient de perdre la vue : il ne sera pas en mesure de remplir sa mission et doit
se faire excuser. Reste à trouver qui sera le troisième réprésentant
de Sa Majesté en Hollande. Le choix de Louis XIV s'arrête naturellement
sur celui qui est le mieux informé du contexte général
dans lequel vont se tenir las pourparlers : François de Callières Page MAJ ou créée le 2001 |