LES VALOIS DIRECTS
CHARLES VII LE VICTORIEUX, LES
PERSONNALITES |
NICOLAS ROLIN EPOUSE GUIGONE DE SALINS 30 décembre 1423. Le chancelier du duc Philippe le Bon, Nicolas Rolin, quarante sept ans, va épouser une jeune aristocrate de vingt sept ans sa cadette. Guigone de Salins est la grâce accomplie. Parmi les invités, on ne tarit pas d'éloges à son sujet. Et chacun s'accorde à penser que l'avenir s'ouvre plein de promesses. Ce 20 décembre 1423 est un grand jour.
Celui qui verra sceller l'union de Nicolas Rolin, chancelier du duc de Bourgogne,
et de la jeune et belle Guigone de Salins. Les futurs époux commencent
par se rendre chez le notaire où ils vont solennellement signer leur
contrat de mariage. Une fois qu'ils ont apposé leurs paraphes au bas
de l'acte, l'homme de loi y fait apposer leurs deux sceaux. Celui du chancelier
représente trois clés. Celui de Guigone évoque ses origines
de haute noblesse, une tour d'or crénelée sur champ d'azur. Le
parchemin est ensuite authentifié du cachet de cire verte de Bourgogne.
Cette formalité accomplie, les noces peuvent être célébrées,
avec le faste et la liesse imposés par le rang des époux. Le duc
de Bourgogne, Philippe le Bon, est le premier à féliciter les
nouveaux mariés en leur offrant 4 000 francs de cadeau de mariage. Au demeurant, Nicolas Rolin et Guigone paraissent fort dissemblables. A quarante sept ans, le chevalier est d'un abord sévère, imposant, qui intimide souvent ses interlocuteurs. Le visage buriné, il porte habituellement la traditionnelle robe de magistrat qui accentue encore la gravité du personnage, et à laquelle il ajoute encore en revêtant un grand chaperon noir. Guigone, elle, possède toute la légéreté de ses vingt ans et l'élégance d'une vraie pratricienne. Du côté paternel, elle appartient à une branche d'une famille de l'aristocratie lombarde, installée à la fin du XIIème siècle, à Salins, près de Lons le Saunier. Du côté maternel, ses racines plongent dans la vieille noblesse comtoise. Elle a été élevée, avec ses quatre soeurs, par une mère restée veuve jeune, vigilante et attentive à transmettre à ses filles les grandes valeurs de son temps. Guigone a passé son enfance au milieu de preux chevaliers et de grands officiers ducaux. Sa beauté diaphane et modeste fait un écrin lumineux à ses vertus chrétiennes et humaines. Le chancelier Rolin ne pouvait trouver épouse plus parfaite. Malgré leur différence d'âge,
les deux époux parlent le même langage. En 1424, naît leur
fils Antoine, venant augmenter la famille, où règne une entente
harmonieuse entre la belle-mère et les enfants de Nicolas Rolin. La foi
chrétienne soude la tribu Rolin. Et d'abord celle des parents. Nicolas
a beau augmenter régulièrement son patrimoine en achetant des
seigneuries, comme, entre autres, celles de Nonestoy ou de Ricey, ses préoccupations,
comme celles de son épouse, sont essentiellement spirituelles. Page MAJ ou créée le |