LES BOURBONS
LOUIS XIV, SA VIE |
MARIE ANGELIQUE DE FONTANGES Cette apparition juvénile porte le prénom poétique de Marie Angélique, et ses dix huit printemps font pâlir l'éclat de celui qui fleurit à Verasille. En cette année 1679, Louis XIV, qui vient de passer la quarantaine, succombe à la fraîcheur et à l'ingénuité de Mademoiselle de Scoraille de Roussille, fille d'honneur de sa belle-soeur, Madame Palatine. Une brève idylle va se nouer, au grand dam de la marquise de Montespan, la favorite en titre. En cette année 1679, Louis XIV vient de passer la quarantaine
et commence à se fatiguer sérieusement des perpétuels emportements de sa favorite
en titre, la volcanique Athénaïs de Rochechouart de Mortemart, marquise de Montespan.
Le roi se rend fréquemment dans les appartements de Madame Palatine, sa belle-soeur
la duchesse d'Orléans, dont les réparties spirituelles l'amusent fort. Depuis
quelques mois, il y est attiré par une nouvelle demoiselle d'honneur, Marie
Angélique de Scoraille de Roussille, qui a été surnommée "ange de beauté"
dès son arrivée à Versailles en 1678. Il suffit de quelques galanteries, d'une paire de pendants
d'oreilles et d'un sautoir de perles pour que la belle rende les armes et reçoive
le roi sans l'intimité de sa chambre du Palais Royal, résidence parisienne du
duc et de la duchesse d'Orléans. Pendant les premières semaines, le secret de
cette idylle est préservé. Mais Louis XIV, redevenu tel un jeune homme, ne peut
bientôt s'empêcher de l'afficher. Un beau matin, la Cour en émoi le voit assister
à la messe au côté de Marie Thérèse d'Autriche, flanquée de ses deux maîtresses
: "l'officielle", la marquise de Montespan, et la petite nouvelle,
Marie Angélique. Face aux moqueurs et aux intrigants, Marie Angélique de
Scoraille de Roussille ne fait pas le poids. Elle ne maîtrise pas l'art de la
conversation, ne sait que proférer sottises et banalités. Dès l'automne, chacun
peut le constater, le roi se lasse de celle qu'on dit "belle
comme un ange", mais aussi "sotte
comme un panier". Aussitôt, la Montespan charge la gouvernante
de ses enfants, la marquise de Maintenon, de conseiller à Marie Angélique de
renoncer à de si hautes aspirations. La jeune fille réplique ironiquement :
"Madame, vous me parlez de me défaire d'une passion
comme on quitte une chemise"! La demoiselle n'entend pas renoncer
à la faveur du souverain, dont elle porte un enfant. Mais, l'hiver 1679-1680
va lui être fatal. En janvier 1680, elle met au monde un fils, mort à la naissance.
Son malheur est aggravé par des hémorragies répétées et des poussées de fièvre
tenaces. Page MAJ ou créée le 2002 |