LES CAPETIENS
LOUIS IX, CHEF D'ETAT
L'Inquisition

 

LES DEBUTS DE L'INQUISITION

Un bouillonnement spirituel agite la chrétienté au XIIème siècle. Hérésies et mouvements contestataires se multiplient. Au tournant du siècle, l'Eglise, soutenue par la monarchie et le pouvoir politique, met en place un dispositif efficace contre l'hérésie : l'Inquisition.

En 1229, la reine Blanche de Castille (son mari le roi Louis VIII est mort avant la fin des hostilités) signe avec le comte de Toulouse, Raimond VII, le traité de Meaux-Paris. La Couronne de France s'assure ainsi la possession du Languedoc. Depuis le milieu du XIIème siècle, le catharisme s'est développé dans la province, où la réforme grégorienne est encore mal assurée. Dès 1184, le pape Lucius III a condamné les Cathares comme "hérétiques" et les a excommuniés. Conquête territoriale et lutte contre l'hérésie, la croisade contre les Albigeois (ou Cathares) a démarré en 1209, ralliant les barons du nord de la France et le roi lui-même en 1226. Vingt ans plus tard, le Languedoc est reconquis. Il reste à résoudre la question religieuse. Dans la foulée du traité de Meaux-Paris, un concile régional se tient à Toulouse afin de fixer les modalités de la lutte contre l'hérésie. Le Languedoc "occupé", la chrétienté, ébranlée par le catharisme, doit retrouver son unité. L'Inquisition prend forme.

Confrontée au problèmes de "déviances" religieuses, l'Eglise cherche un moyen à y remédier. Très actifs aux XIIème et XIIIème siècles, les mouvements de contestations sont divers. Fondé à Lyon, celui des Vaudois se heurte à la hiérarchie ecclésiastique car il souhaite assurer une prédication itinérante alors que le droit de prêcher est réservé aux clercs. Malgré ce désaccord, les Vaudois demeurent, jusqu'à la rupture avec l'Eglise, dans la ligne "officielle" du christianisme. En revanche, les Cathares développent leur propre doctrine, fondée notamment sur le dualisme.
Au tournant du XIIIème siècle, l'Eglise, devenue plus centralisatrice et sur laquelle le pape a assis son autorité., radicalise son attitude vis-à-vis de toutes les contestations et hérésies. En premier lieu, le Catharisme. L'Inquisition en est l'instrument.

Qu'est ce que l'Inquisition? Venant du latin inquisitio, qui signifie enquête, ce terme désigne les tribunaux ecclésiastiques qui instruisent les affaires d'hérésie et décident de la sentence. Les condamnés sont ensuite remis à la justice civile, qui est chargée de l'application des peines.
A la fin du XIIème siècle, une "innovation" importante est apportée au système. Auparavant, pour ouvrir une affaire, la procédure exigeait qu'un "accusateur" se manifeste. Afin de rendre la répression de l'hérésie plus efficace, cette obligation est supprimée. Toute personne un peu suspecte et soupçonnée peut désormais être poursuivie.

Depuis le dernier quart du XIIème siècle, les autorités religieuses et politiques ont commencé à prendre des dispositions contre ceux qu'ils considèrent comme hérétiques. En 1184, la condamnation et l'excommunication des mouvements contestataires obligent les évêques à procéder à des enquêtes à l'encontre des suspects. Grand promoteur du pouvoir pontifical, le pape Innocent III, élu en 1198, intensifie la répression. Lors du concile de Latran, en 1215, il confirme un ensemble de dispositions : bannissement, confiscation des biens, exclusion de la vie civile. Indispensable appui pour la réussite de la lutte contre l'hérésie, le pouvoir politique prête son bras à l'Eglise, participe à la croisade contre les Albigeois. L'empereur germanique promulgue les dispositions du Latran IV comme constitutions impériales. Par la suite, il assimile le délit d'hérésie à celui de crime de lèse-majesté et le rend de ce fait passible de la peine de mort sur le bûcher.

Réuni conformément au traité de Meaux-Paris, le concile de Toulouse fait date parce qu'il permet de codifier un ensemble de dispositions. Il établit la façon dont les tribunaux de l'Inquisition recherchent les hérétiques et prononcent les sanctions qui leur sont affligés. La lutte contre l'hérésie, selon le concile de Toulouse, est à la charge des tribunaux épiscopaux. Trois ans plus tard, Grégoire IX prend de nouvelles dispositions, dessaisit les évêques, donne son contour définitif à l'Inquisition en créant l'Inquisition pontificale et l'étend à toute l'Europe.

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