LES CAPETIENS
LOUIS IX, CHEF D'ETAT
L'Inquisition

 

LE FONCTIONNEMENT DE L'INQUISITION

Mise en place pour lutter contre les hérésies, l'Inquisition, juridiction d'exception, a ses tribunaux et ses enquêteurs. Son objectif est le retour à la "vraie foi" des supposés hérétiques. Contrairement à une idée reçue, la peine la plus courante n'est pas la mort, mais l'emprisonnement.

En 1229, le concile de Toulouse charge les évêques de la lutte contre l'hérésie. Dans chaque diocèse, il existe un tribunal ecclésiastique, l'officialité. Soupçonnés d'être trop indulgents, voire complaisants, avec les hérétiques, les évêques se voient retirer cette charge trois ans plus tard. Le pape Grégoire III met alors en place un tribunal spécial, l'Inquisition ou Saint Office, qui dépend directement du pouvoir pontifical. Limitée dans un premier temps au Languedoc, l'Inquisition est étendue à la France entière et aux régions voisines. Parfois itinérante, elle bénéficie le plus souvent de sièges fixes. Les premiers tribunaux à fonctionner s'installent à Carcassonne, à Avignon, à Toulouse. Traversées elles aussi par la contestation religieuse, les cités italiennes opposent dans la première moitié du XIIIème siècle une certaine résistance à la mise en place de l'Inquisition. Généralement le siège de l'Inquisition est situé dans un couvent dominicain et dispose d'importantes archives. Cette "mémoire" permet de relier entre eux des faits qui se sont déroulés à plusieurs années de distance. Voire, puisqu'il n'y a pas prescription, de condamner des hérétiques déjà morts, de déterrer leur dépouille pour les brûler publiquement.

Aux termes des dispositions prises en 1231 et 1233, les inquisiteurs dépendent directement du pape. Grégoire IX confie, en 1233, la responsabilité de l'Inquisition à l'ordre dominicain fondé en 1215 à Toulouse afin de former des prédicateurs pour lutter contre les hérésies, notamment le Catharisme. Un peu plus tard, l'ordre franciscain, qui a vu le jour à Assise au début du XIIIème siècle, est également associé à l'Inquisition. Il organise particulièrement la lutte contre l'hérésie en Provence et en Italie. De lourdes rivalités vont parfois opposer franciscains et dominicains. Nommé par son supérieur, l'inquisiteur, le temps qu'il exerce sa charge, n'est plus tenu de lui obéir et n'est plus astreint à la vie de couvent.
Il n'est pas rare de trouver parmi les inquisiteurs d'anciens "hérétiques". Ainsi Robert le Bougre, qui sévit violemment en Champagne et dans la vallée de la Loire, est un Cathare repenti devenu dominicain.

L'inquisiteur opère des tournées durant lesquelles il interroge hommes et femmes ou bien cite le "suspect" à comparaître individuellement. En cas de non comparution, l'hérétique présumé est excommunié, la mesure étant définitive au bout d'un an. L'objectif primordial est le retour de l'hérétique à la "vraie foi". Il ne s'agit pas de lui infliger une peine. L'accent est mis sur "l'aveu" (sorte de confession) et la rétractation en vue d'une nouvelle conversion assurant la sauvegarde de la vie et le salut de l'âme. Pour prouver sa sincérité, le repenti qui a prêté serment a obligation de livrer tout ce qu'il sait sur le mouvement hérétique auquel il appartenait. Tout au long de la procédure, le secret est de rigueur, empêchant ainsi le suspect de connaître les motifs de l'enquête menée contre lui et les "preuves" de son "hérésie".

Les peines prononcées par l'Inquisition sont conçues comme des pénitences. Ces dernières sont graduées. Pour les sympathisants ou les croyants sans responsabilité, elles consistent en pèlerinages expiatoires ou au port d'une croix cousue sur le vêtement. Les repentis se voient le plus souvent soumis à des peines de prison plus ou moins longues, l'incarcération à perpétuité étant appelée "peine du mur". L'hérétique qui ne se repent pas et le récidiviste font l'objet de la peine la plus sévère, la mort sur le bûcher. Contrairement à une idée reçue, l'Inquisition au Moyen Age a peu prononcé de sentences de mort. Les peines les plus lourdes sont accompagnées de la confiscation des biens. Tribunal ecclésiastique, l'Inquisition a le soutien des autorités laïques pour la recherche des suspects ainsi que pour l'exécution des peines.

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